-

Il ne faut pas refuser ce qu'un homme plus riche que vous vous a donné V. donner

-

Ne refusez jamais ce qu'un plus riche que vous vous a donné : ....I. sens vous voiel retraire c'on m'a moult recordé : Ne refusés jamais en jour de vostre aé Chou que plus ricez hons de vous vous a donné. Car vous feriez folie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 287).

-

Qui refuse au matin l'étrenne, grant tort a ; En toute la journée, ja bien ne viendra V. matin

Rem. Cf. aussi Morawski 2073 : Qui petit refuse grant masse ne doit penre.
 

"Repousser" : ...il avient aucunes foiz que hommes contreuvent mauvaistiéz sur les femmes par despit de ce qu'ilz sont refuséz (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 181).
 

A. -

Refuser qqc. "Ne pas accepter (ce qui est offert)" : La moitié de mon reaulme aurés, Si le voulés, mon Dieu, vous jure. Ne reffusés pas l'adventure. Belle, demandés ardiment ! (Pass. Auv., 1477, 95).

B. -

Refuser qqc. à qqn. "Ne pas consentir à accorder (à qqn ce qu'il a demandé)" : Au prophete vous fault atraire Pour grace demander et pardon, Car il est bien de si bon aire ; Pas ne vous reffusera ce don. (Pass. Auv., 1477, 138).
 

A. -

Refuser qqc. "Refuser qqc." : Et doit chascun au commencement entendre et prendre garde de qui il reçoit courtoisie. Et aveques ce, quelle chose il reçoit, afin que il soustine [l. soustiene] et reçoive tele chose ou il la refuse. (ORESME, E.A., c.1370, 448).

-

"Refuser de faire qqc." : Et [soit fait] que les riches contribuent a ce que les povres aient louier pour venir as sancs ou assemblees neccessaires et que soient refusans et non faisans vaines oblations. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 268).

-

Refuser à + inf. "Refuser de" : Et toutevoies ce n'est pas pour ce que l'aer ait region determinee de laquelle il refuse et resiste a issir, car se ce bacin estoit en eaue sus la plus haute montaingne du monde, il noeroit en l'eaue semblablement comme il fait ici bas et resisteroit l'aer a descendre (ORESME, C.M., c.1377, 716).

B. -

Refuser qqn. "Éviter qqn" : Item, il n'appartient pas au magnanime fuir ou refuser celui qui le admoneste en raison. (ORESME, E.A., c.1370, 250).
 

A. -

Refuser qqc.

1.

"Ne pas accepter ce qui est proposé ou offert" : Tom sacriffice est aceptable. Toy, Caym, le tien je reffuse. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 22). APOTHICARIUS. Par celluy quil est Roy des rois, N'a pas encor deux jours entiers J'an reffussay trois cens deniers ; S'il vous plait, pour tant les prenéz. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 232).

-

Refuser une journee. "Ne pas accepter le combat, se dérober" : Je vous sains de l'espee doree Comme preux, vaillant chevalier, Que vous ne refusez journee En quelque lieu ou vous aillez ; Aussi les esperons dorez Que voyez que je vous presente, Foy de noblesse garderez A vostre povoir et entante. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 559).

2.

"Ne pas accepter d'accorder ce qui est demandé"

-

Refuser qqc. à qqn : Vous ne leur devez reffuser Treves, ne de parler ensemble, Autrement vous vous abusez Et mal fait seroit, ce me semble. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 264).

B. -

Refuser qqn

1.

"Repousser, rejeter" : Il [Jésus] vous ara bien agreable, Car tous ceulx c'ont afflictïon, De leurs pechiers contrictïon, Il ne les veul point reffusser. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 137).

2.

"Ne pas vouloir épouser" : Alons nous ent sanz point d'esloigne, Et prenez congié a son pere. Trop est [Saint Fiacre] de diversse matere Quant sy faitement vous refuse. Sa jonesse povrement use, Car il ne tient de luy nul conte. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 19).

3.

"Délaisser" : LA MAGDALAINE. (...) Or ça, ça ! qui s'avancera De venir chanter avec moy ? Ve cy merveille ! nul ne voy Qui se veulle avec moy jouer (...) Je doy bien estre courouchie Quant tant vilement me sui livrée Et se me treuve refusée. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 117).

4.

Refuser qqn d'office. "Démettre quelqu'un d'une fonction" : Puis aprés il fut accusés, Et fut de office refusés, Et ceulx qui estoient ses amys Furent alors ses grans ennemis. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 11).

C. -

Refuser + inf. "Ne pas consentir à" : La tresdoulce Vierge Marie Si a besongné en ce cas. Pardonner ne reffuse pas. Le doulx Jesus le vous pardonne. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 67).
 

"Refuser"

A. -

"Ne pas accepter qqc."

-

Inf. subst. [Avec prédéterminant] : Fille, se creiez mes conseulz, Vous serez royne de France, Et fole vous tien sanz doubtance Du refuser. (Mir. Berthe, c.1373, 166).

B. -

"Repousser qqn" : L'ONCLE. Conme faux plain d'iniquité Vous recongnois, biau niez marquis, Que d'amer la dame requis. Mais elle, conme bonne et sage, Refusa moy et mon langage (Mir. marq. Gaudine, 1350, 167).

C. -

[Suivi d'un inf.] "Ne pas consentir à faire qqc." : Sire, je ne refuse pas Vostre gré faire. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 59).

-

[L'inf. est introd. par à] : Vray Dieu, je ne puis refuser Vostre conmandement a faire (Mir. ev. arced., c.1341, 135).
 

"Rejeter" : Item note que jassoit ce que choses fetides inficient, touteffois elles competent en suffocacion, car la matrice les refuse et s'en fuit arrier (GORDON, Prat., c.1450-1500, VII, 10).
 

Empl. trans.

A. -

"Ne pas accorder ce qui est demandé" : Devotes gens, je treuve en l'Evangile que le mauvais riche glouton qui refusa au ladre les miettes de sa table, quant il ardoit en enfer il ot souvenance de ses amis vivans (GERS., Déf., 1400, 241).

-

DR. Estre refusant de qqc. "Rejeter (une demande)" : ...lez evesques et leurs officiaux en sont reffussans, et contraingnent lez partiez, sur poine de excomu[ni]ement, de proceder devant eulx en la cause, ou tres grant prejudice du Roy et de la juridiction seculiere. (Songe verg. S., t.2, 1378, 147). Et si amonestent les juges seculiers, subz poine de excomuniement, que, par prise dez biens et aultrement, ilz contraingnent ceulx excomuniés a faire satisfaction a partie, et se lez juges en sont delayens ou reffussens, ilz lez excomunient (Songe verg. S., t.2, 1378, 169).

B. -

"Ne pas accepter ce qui est offert" : Et pour ce ceulz sont mal advisez qui refusent penitence en ce monde (GERS., Déf., 1400, 231).

C. -

"Renoncer à" : Le monde par avant louoyt plaisances mondaines en toutes choses ; es richesses : le tres riche est icy povre ; es honneurs : le tres honneste est icy sans honneur ; es delices charnelz : toutes il les reffusa pour avoir froit, fain, doleur et mort. (GERS., Noël, p.1404, 296).

D. -

"Éviter" : ...Et doit on tousdiz refuser Toutes eaues et non user Des rivières et des fontaines Qui décourent parmi les vaines De souffre, métaulx et allume, Et couvertes de forte brume (LA HAYE, P. peste, 1426, 101).
 

A. -

Refuser qqc. "Ne pas y consentir" : Ce dit jour vindrent nouvelles au roy que les gendarmes de son avantgarde avoient prié et requis aux habitans d'une petite ville, nommee Toustannelle, de leur faire ouverture et leur administrer vivres pour l'argent, ce qu'ilz refuserent par plusieurs fois. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 272).

B. -

Refuser qqn. "Le repousser" : Celles qui pas ne sont de leurs corps nectes, Qui de guingoys portent leurs grans cornectes, Contrefaisans les simples et rusees, Soubz menu vers, letices et jannetes, Enveloppees de bureaux ou brunetes, De Luciffer ne seront reffusees (LA VIGNE, S.M., 1496, 221).
 

I. -

Refuser qqc. "Ne pas accepter de recevoir ou d'accorder qqc." : Dont maint nobles ayans bon droit s'en sont trouvez trompez (...) et aucunes foiz par la honte du monde donnant ou reffusant paix ou convenable partie (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 223). ...suppliant qu'il [le roi d'Angleterre] ne lui vaulsist reffuser les treves de deux moiz (LA SALE, J.S. E., 1456, 273).

II. -

Refuser + inf. "Refuser de" : Et s'il advenoit - que Dieu deffende ! - que en faisant lesdictes armes a cheval ou a pié l'un d'eulz fust tellement essonnié que pour ce jour parfaire ne les peussent (...) ou fust de teste, de corps, ou de bras tellement desarmez qu'il reffusast en cel estat parfaire lesdictes armes (...) sera cellui tenus de paier tous les pris des armes a faire (LA SALE, J.S., 1456, 145).

III. -

Refuser à + inf. "Refuser de" : ...s'il avenoit que en faisant lesdictes armes a cheval ou a pyé que l'un d'eulz fust tellement essonnyé que pour ce jour parfaire ne les peust (...) ou que il fust de teste, de corps et de bras tellement desarmé qu'il reffusast a parfaire lesdictes armes en cel estat (...) sera tenus cellui de payer tous les pris (LA SALE, J.S., 1456, 157).

IV. -

Refuser qqn de qqc. "Ne pas accepter ce que qqn propose, offre" : ...vous suppliant que demain encores avec Madame me faciez tant d'onneur que de prendre le disner en pacience, et que de ce ne me reffusez. (LA SALE, J.S., 1456, 286).

-

Au passif. Estre refusé de sa requeste. "Voir sa requête refusée" : Hé ! maistre d'ostel, et vous mesdames, soufferrez vous que je soye de ma requeste reffusez ? (LA SALE, J.S., 1456, 247).
 

A. -

[Le compl. d'obj. désigne une chose]

1.

"Refuser"

a)

"Ne pas accorder ce qui est souhaité, repousser ce qui est demandé" : Qu'einc congié ne conseil n'en pris Fors a mon cuer et a ses yeus Qui en riant m'ont en mains lieus Prié que par amour l'amasse Si doucement, que je n'osasse Leur vueil refuser, ne peüsse. Et mes cuers voloit que je fusse Tous siens, et j'aussi le voloie, Et pour ç'a eaus m'en consilloie. (MACH., R. Fort., c.1341, 5). Si que moult paoureusement Respondi assez simplement : "Ma dame, refuser ne puis Vostre commandement, et puis Qu'il vous plaist, je vous en diray Le voir, ne ja n'en mentiray, Qu'a vous verité n'iert couverte De moy, pour gaaing ne pour perte..." (MACH., R. Fort., c.1341, 130). Si vous devez moult aviser Que sa requeste refuser Ne vueilliés (MACH., R. Fort., c.1341, 138).

-

Refuser aïe : Toute la cause de sa voie Leur dist, et les requist de gent, Ou de navie ou d'argent, Pour le saint voiaige assevir ; Car enuis s'en porroit chevir, Se il li refusient aye, Especiaument de navie, Pour ce que moult de gent faudra Passer, quant la saison vendra Que ceus qui sont en Dieus creans Passeront sus les mescreans. (MACH., P. Alex., p.1369, 48).

-

Empl. abs. : Et li amant ont congié demandé. Mais on leur a baudement refusé, Car Courtoisie, Franchise, Honneur, et Largesse s'amie, Li gentils rois qui pas ne s'i oublie, Et chascuns d'eaus moult duremeut les prie De demourer. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 133). Mais en li est dou tout pour moi faillie, Car je la truis toudis apparillie De refuser, quant je li vueil jehir La grant dolour qu'elle me fait sentir. (MACH., L. dames, 1377, 117).

-

Ottrier/refuser : Voirs est que juenesse amoureuse Puet estre souvent dongereuse En dame moult legierement, Pour tant qu'en dous commancement Amans doit servir de prier, Et la dame puet ottrier Et refuser, quant il li plait ; Li amans n'i a autre plait. (MACH., D. Aler., a.1349, 251).

-

Estre refusant de : Pour ce vueil que soies engrans D'en faire assez, petis, moiens et grans. Or fay tost, si t'i aplique ! Tu ne m'en dois pas estre refusans, Qui te bail Scens, Retorique et Musique. (MACH., Prol., c.1377, 2).

b)

Refuser à + inf. "Ne pas consentir à (faire qqc.)" : [Les vieillards] Ynellement, les saus menus, En sont a Susanne venus Et dirent : "Li vergiers est clos, N'il n'a creature en cest clos Qui nous puist vëoir n'encuser, Si ne dois mie refuser A faire tout nostre plaisir, Car lieu, temps en as et loisir. Car par ta biauté sommes pris Et de t'amour forment espris. Fay dont ce que nous requerons..." (MACH., C. ami, 1357, 6).

c)

"Ne pas vouloir accorder" : Et quant tous en vo commant Suis, je me merveil comment Vostre bonté M'a sa grace refusé, Quant en plourant Vous ay et en souspirant Merci rouvé. Plus dure qu'un dyamant. (MACH., Ch. bal., 1377, 621).

-

Sans refuser : ...Et tres amoureus sentement Me donna aveuc dous penser, Espoir D'avoir Mercy sans refuser. (MACH., Motés, 1377, 483).

2.

"Ne pas accepter ce qui est proposé" : Et je t'offre toute m'aïe, Com ta bonne et parfaite amie. Si ne dois pas ci tant muser Que tu la doies refuser ; Qu'on dit : "Qui ne fait, quant il puet, Il ne fait mie, quant il vuet ; Et le fer chaut, on le doit batre." (MACH., R. Fort., c.1341, 75). Somme le tant, fai li tant d'offres Qu'on voie par ce que tu offres Qu'il n'a mie droit, s'il s'excuse Dou prendrë et s'il le refuse. (MACH., C. ami, 1357, 111). Belle, ne refuse cest offre Ne ces biaus presens que je t'offre, Mes vien, si trai hors de la mer Ton biau chief, car dignes d'amer Sui je bien (MACH., Voir, 1364, 638). Le tricoplier fu esleüs Et devant tous ramenteüs Pour faire la messagerie ; Et il ne la refusa mie, Ains y ala. Dieus le conduie Et li doint bon vent et sans pluie ! (MACH., P. Alex., p.1369, 160).

3.

"S'opposer, ne pas consentir à" : Com serf esclave là le mist, Dont moult à envis s'entremist ; Et certes il le refusast Volentiers, se faire l'osast. Mais la force n'estoit pas sienne, Ne que Iherusalem est mienne. (MACH., P. Alex., p.1369, 259).

B. -

[Le compl. d'obj. désigne une pers.] "Repousser" : Mais il n'ont vergongne, ne honte, Ne courrous, s'il sont refusé ; Car si mauvais et si rusé Sont qu'il ne doubtent ce qu'on dit A eaus, quant on les escondit, Einsois ailleurs merci rouver Vont pour les dames esprouver. (MACH., R. Fort., c.1341, 63). Car refus de dame perit En amant cuer et esperit, Chiere dame, et se je l'avoie, Certes, bien sai que je morroie. S'aim mieus qu'elle soit refusée Que moy, et s'elle est avouée, J'arai quanque mes cuers desire ; Si me devra plus que souffire. (MACH., R. Fort., c.1341, 135). Or puet estre qu'il avenra Que celle le refusera, Nom pas pour cause de dongier, Ne pour lui de li eslongier, Mais par raison, qui li enseingne D'abstinence la droite enseingne (MACH., D. Aler., a.1349, 304). [Polyphème à Galatée] Et certes, se tu rien n'ama(i)sses Et tu tous autres refusasses Aussi com tu refuses moi, Mains en eüsse ire et esmoi, Si le souffrisse en paciance. (MACH., Voir, 1364, 640).

-

Estre refusé (de) : Et si piet deffont maint debat Entre amie et loial ami, Quant aucuns amans dit : "Aimy ! De ma dame sui refusez ; Mais mes drois n'est pas abusez, Car je croy bien qu'elle le fit A s'onneur et a mon profit." (MACH., J. R. Nav., 1349, 279). S'Amours ne fait par sa grace adoucir Vostre franc cuer, dame, à qui sui donnés, Je sui certeins qu'il mi convient morir De ma dolour ou d'estre refusés. (MACH., Bal., 1377, 537).

-

Soi sentir refusé : Quant par ce se sent refusez, Pas ne se tient pour abusez De son droit ; car il voit la voie Qui droit le conduit et avoie, Si qu'il ne se puet desvoier (MACH., D. Aler., a.1349, 305).
 

A. -

Refuser qqn. "Lui opposer un refus" : ...il s'avança une foiz pour la mener dancer, mais elle le refusa plainement devant tout le monde (C.N.N., c.1456-1467, 181).

-

En partic. "Refuser de l'accepter en qualité d'amant" : ...d'une damoiselle de Maubeuge qui se abandonna a ung charreton et refusa plusieurs gens de bien (C.N.N., c.1456-1467, 12). Telz et telz m'ont maintesfoiz priée, et si les ay refusez tout plainement, dont me desplaist. (C.N.N., c.1456-1467, 347). Or m'est il advis que ne me refuserez pas ne rebouterez. Vous voiez quelle je suis, et povez l'absence de mon bon mary supplier (C.N.N., c.1456-1467, 573).

B. -

Refuser qqc.

1.

"Refuser de donner cette chose" : ...que je vous dye de la dame qui son hostel refusa a la brigade dessus dicte (C.N.N., c.1456-1467, 478).

2.

"Refuser d'accepter cette chose" : ...le bon chareton refusoit de tout point ce logis, et a toute force vouloit dessus le bang ou en la grange couscher (C.N.N., c.1456-1467, 66).

C. -

Refuser de + inf. : ...quand il voit le curé refusant d'oyr ses peschez, il mect la main a sa grand coustille (C.N.N., c.1456-1467, 61).

D. -

Estre refusé. "Se voir opposer un refus (à une demande)" : ...le mary de ceste vaillant femme (...) la huche et appelle pour [se] lever, mais il ne fut pas obey, ains refusé tout plainement (C.N.N., c.1456-1467, 242).

-

Estre refusé de qqc. : ...elle l'endura voluntiers, qui bailla courage au chevalier de proceder au surplus, dont il ne fut pas refusé. (C.N.N., c.1456-1467, 269).

-

[Dans certains cas, l'empl. du pron. en laisse subsister quelque ambiguïté (personne ou chose ?)] : Si se cuida avancer de la baiser, mais il en fut refusé de tous poins (C.N.N., c.1456-1467, 316).
 

I. -

Empl. trans. "Écarter, repousser"

-

Refuser qqn de + inf. : Pour quoy ledit visconte, quant il sceut qu'il l'avoit refusé de venir parler à luy, et qu'il s'estoit transportés en ladite eglise, ala parler audit Hennequin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 382).

-

Refuser qqc. à qqn : ...auquel huis estoit la femme dudit defunt, qui lui refusa l'entrée (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 412).

II. -

Part. prés. en empl. adj. Estre refusant de + inf.. "Ne pas vouloir" : ...[ils] trouverent en leur chemin, environ heure de prime, un homme que ilz ne cognoissoient, auquel homme ilz demanderent de l'argent, lequel fu refusant de leur en bailler (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 216). ...ilz furent refusans de lui rendre iceulx chevaux à lui appartenans, comme dit est, il, par les gens d'icelle ville (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 101). ...ouquel lieu il vit ledit Oudot qui print icelle Perrete, dist qu'il la harigoteroit ou qu'il la batroit pour ce que elle estoit refusant d'acomplir sa volunté (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 512).
 

Part. prés. en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj. Estre refusant de. "Refuser de faire qqc." : ...oncques ne fusmes refusans de vous faire et administrer raison et justice (Ch. VI, D., t.1, 1411, 342).

B. -

Empl. subst. masc. "Celui qui refuse de faire qqc." : De contraindre parties à donner asseurement et en user sur les reffusans. (Hist. dr. munic. E., t.1, 1402, 205).
 

I. -

"Ne pas consentir à accorder (ce qui est demandé)" : Et de fait avoit fait detenir icelle fille le duc en son chastel d'Estampes, où estoit alé un huissier de Parlement, par justice, querir ladicte fille, que l'en lui avoit refusée, pour quoy avoit adjorné les desobeyssans ceans. (BAYE, I, 1400-1410, 248). ...ledit Lorin autrefois fu bouté hors de Paris, à l'instance de deux hommes, pour ce que leur refusa et ne leur avoit voulu donner deux robes d'escarlate (FAUQ., III, 1431-1435, 119).

-

Refuser à/de + inf. "Ne pas consentir à" : ...Raoulet Grison, clerc du Roy nostre Sire (...) avoit refusé à porter tesmoignage ceans (...) devant aucuns de messeigneurs de la Court (BAYE, I, 1400-1410, 127). ...maistre Jehan de Voton, conseillier du Roy, avoit refusé de venir à ladicte assemblée, non obstans les instructions et commandemens à lui fais de par ladicte Court (FAUQ., III, 1431-1435, 20).

II. -

"Ne pas accepter (ce qui est offert)" : ...combien que aucuns grans hommes ou temps jadis eussent refusé offices publiques, les autres les eussent receuz, comme Jeremie qui les refusa pour vaquer à contemplation (BAYE, II, 1411-1417, 131). ...messire Phelippe de Morvillier, premier president, qui refusa ceste charge et ne le volt accepter (FAUQ., III, 1431-1435, 70).
 

A. -

"Refuser"

1.

Refuser qqc. : ...je ne die pas que on doye reffuser bon traictié, qui le puet avoir, mais qu'il soit brief, ou si longs qu'il soit a tousjours, sans plus en faire memoire aux vivans, et au prouffit et honneur de cellui qui y pense avoir le plus grant droit, et qui ly a selon commune renommee. (ARRAS, c.1392-1393, 87). ...car de main de plus vaillant homme je ne puis recevoir l'ordre de chevalerie que de la vostre. Par foy, dist le roy, sire damoisiaux, vous me portez plus d'onneur que vous ne m'en dittes. Si m'en dictes vous plus cent foiz que je ne vaulz, et cellui don vous accorde je, car il ne fait pas a reffuser. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Et la estoit Hermine presente, qui pas ne reffusa la voulenté de son pere. (ARRAS, c.1392-1393, 122). ...et vous envoient quatre cens hommes d'armes et cent arbalestriers d'estoffe, paiez pour VIIJ. mois, pour aler avecques vous tout partout ou il vous plaira. Par mon chief, dist le duc, grans mercis, beaulx seigneurs, et vous soiez les tres bien venuz. Ceste courtoisie ne fait pas a reffuser, et saichiez que je ne l'oublieray pas en temps et en lieu. (ARRAS, c.1392-1393, 177). Beaulx seigneurs, je ne reffuse pas l'offre que vous m'avez faicte. Non contretant, se j'eusse sceu ceste nouvelle, sachiez que, tout sans cella, je feusse alez combatre le jayant pour aumosne et pour pitié du peuple qu'il destruit, et aussi pour honneur acquerre. (ARRAS, c.1392-1393, 249).

-

Refuser qqc. à qqn : Sire, je ne vous demande autre don fors que vous me veuilliez accorder au dessus de la Fontaine de Soif, es roches haultes et es haulx boys et desrubaux, ou il le me plaira a prendre, tant que un cuir de cerf pourra enclourre, et après la clouture, le long de tous lieux en esquairre. Par foy, dist ly contes, ce ne vous doy je pas reffuser. Je le vous donne si franchement que vous n'en devrez n'a moy n'a autre, foy ne hommage. Et Remondin s'agenoille et l'en mercie et lui en requiert chartre (ARRAS, c.1392-1393, 32). Haa, nobles homs, ne veulliez pas reffuser au roy ceste requeste. (ARRAS, c.1392-1393, 120). Mon tres redoubté seigneur et pere, il n'est chose ou monde que je vous refusasse jusques au mourir. Commandez moy vostre plaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 121).

.

Au passif. Estre refusé à qqn : Par foy, enfans, dist Melusigne, ceste requeste vous muet de grant vaillance, et ne vous doit pas estre refusee. (ARRAS, c.1392-1393, 83).

2.

Refuser à + inf. "Refuser de" : Et lors dist le roy : Or entendez, biaulx seigneurs, avisez vous. Ceste querelle cy n'est mie petite, car c'est pour la vie et pour le deshonneur a tousjours mais, d'une des parties. Et sachiez que je ne doy ne ne vueil reffuser a faire droit en ma court. Olivier, dist le roy, voulez vous vostre pere deffendre de ceste trahison ? (ARRAS, c.1392-1393, 60).

B. -

[Dans un combat] Refuser qqn. "Chercher à l'éviter, refuser de combattre avec lui" : Du premier poindre qu'il fist dessus les rens, il abaty le conte de Forests, son frere ; et fist tant qu'il n'y ot chevalier d'un lez ne de l'autre, qui ne le reffusast. (ARRAS, c.1392-1393, 40). Et quant le soudant le voit venir, si ne le reffuse pas, mais entoise la hache, et cuide ferir Uriien sur la croix du chief. (ARRAS, c.1392-1393, 112).